Dans l’univers des vidéos sur Internet, tout le monde parle de la fameuse limite magique de 1 minute. Pourtant, de nombreux produits et services nécessitent un message difficile à caser dans un temps aussi restreint. Ce blog présente quelques conseils pratiques destinés à maintenir votre discours dans un script de 60 secondes.
Optez pour le style de récit approprié
Avant d’aborder la rédaction d’un script, demandez-vous de quelle manière vous souhaitez raconter votre histoire. Le locuteur est-il un professeur, un vendeur, un avocat, un prédicateur, un raconteur, ou encore simplement un ami ? Chaque méthode de récit se caractérise par son propre rythme et sa vitesse spécifique.
Un professeur, par exemple, cherchera à expliciter au maximum et ménagera des pauses lorsque nécessaire, en plaçant l’accent sur certains termes. Pour un vendeur, il s’agira généralement d’exprimer une idée générale et de susciter un intérêt, d’où une tendance à adopter un débit plus rapide. Selon les cas, un certain style de discours se prêtera alors plus facilement à une vidéo de 60 secondes qu’un autre.
L’ar-ti-cu-la-tion
Outre le style du récit, le nombre de mots compatible avec une vidéo d’une minute est déterminé par un autre facteur crucial : la voix du doubleur lui-même. Lorsqu’un acteur de doublage anglophone s’exprime au naturel, sa vitesse d’élocution est généralement de 150 mots par minute environ. Un doubleur qui utilise la portion inférieure de sa voix ne dépassera guère les 120 mots.
En outre, tout dépend du niveau d’expérience de l’acteur en question. Plus vous placez d’emphase sur certains mots, plus vous parlerez lentement. Un bon acteur de doublage sachant cela, il insistera uniquement sur des mots tels que « nouveau », « innovant » ou « utile », si la possibilité lui en est offerte.
Les doubleurs moins expérimentés ignorent souvent que, pour sembler naturel, il ne faut pas accentuer plus d’un mot par phrase. Certaines phrases se lisent d’une traite sans faire ressortir de mot en particulier. Les doubleurs amateurs se reconnaissent également au fait qu’ils insistent trop fortement sur le nom de la marque. Dans ce domaine, la règle est la suivante : il faut accentuer ce nom lors de la première occurrence, puis se contenter de lire les autres. Ce n’est pas plus compliqué.
Une bonne articulation peut, à elle seule, conduire à une différence de 10 secondes sur un texte ou une séquence de 60 secondes.
Les pauses
Une technique intéressante pour les films explicatifs est d’accélérer la vitesse d’élocution du texte. En supprimant les pauses entre les phrases, vous pouvez augmenter la vitesse, et dans une vidéo d’une minute, vous pouvez souvent gagner 5 ou 10 secondes. Le style de la voix off doit bien sûr s’y prêter (voir ci-dessous). Cependant, supprimer les pauses peut parfois nuire à la clarté d’une histoire. Par exemple, posez-vous la question suivante…
“Vous êtes-vous déjà retrouvé sur le bord de la route avec une batterie à plat ?”
Invitez ensuite votre public à se forger une image dans la tête. Si vous n’insérez aucune pause après une phrase comme celle-ci, le public sera distrait durant la phrase suivante et perdra le fil de votre récit.
L’économie de mots n’est pas toujours profitable
On entend souvent dire qu’il faut être capable de renoncer à certaines phrases auxquelles l’on tient, de faire court, d’aller à l’essentiel, etc. Or, là encore, le risque est de pêcher par excès. Certaines expressions de liaison telles que « donc », « et », « car », « de sorte que », et même « mais » (aussi surprenant que cela puisse paraître), garantissent la fluidité d’un commentaire et lui confèrent une cadence plaisante. En employant ces mots, vous accélérez la communication du message, sans pour autant agacer le spectateur.
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La version audio brute est souvent trop longue
La version initiale de votre script de voix-off est souvent la plus piégeuse. Tout ce que vous aviez dans votre tête est maintenant couché sur le papier, et il y a de fortes chances que votre texte atteigne les 2 à 3 minutes. Pourtant, il n’y a rien de mal à cela. Vous aviez toutes ces informations à l’esprit. Dorénavant, elles ne s’y trouvent plus. Vous pouvez donc commencer à raccourcir votre script sans être obsédé par l’idée d’y faire tenir coûte que coûte une idée inexprimée.
Mais alors, le raccourcissement est-il réellement un bienfait ?
Dans le paragraphe précédent, j’ai changé de tonalité. Au lieu d’enchaîner les phrases avec des conjonctions, je les ai en réalité exclues. J’ai en quelque sorte haché certaines phrases. Lorsque l’on procède de la sorte, on modifie radicalement sa manière de s’adresser à quelqu’un. Le constat est donc qu’il faut choisir sa technique de récit avec le plus grand soin. Chacun sait que le pouvoir de la répétition est hautement efficace. Pour autant, votre but n’est-il pas d’apprendre à écrire un script bref ? Il se pourrait alors que vous n’ayez pas le temps de répéter certaines choses.
Le modèle EiiiiiiiiiiiiiiiiiiiDA
Bon, mais dans ce cas, à quel endroit faut-il insérer des coupures ? Pour répondre à cette question, penchons-nous sur le modèle « EIDA » : Éveil, Intérêt, Désir, Action. Si vous envisagez votre script selon cette perspective, la partie Éveil vous semblera probablement déjà acquise. Vous avez suscité de l’excitation en y mettant tout votre cœur.
Concernant la partie Désir et la partie Action, vous avez sûrement fait l’essentiel aussi. D’ailleurs, dans de nombreux scripts de voix-off, on constate que ces deux phases sont expédiées ensemble, voire tout bonnement omises. Même si vous ne disposez que de 60 secondes, attardez-vous quand même sur ce point précis. Qu’il s’agisse d’un bon livre ou d’un beau film, le public s’attend toujours à une fin bien ficelée. La conclusion. Le spectateur veut cela également.
Et entre les deux il y a, bien sûr, l’Intérêt. Assurément, il s’agit de la portion qui suscite le plus de débats. Un responsable marketing excessivement zélé ne retrouvera pas son exposé de trois pages reflété dans le texte. De même, le développeur du produit en question s’investira trop intensément dans le contenu pour cause d’intérêt personnel.
La partie Intérêt est généralement celle dans laquelle vous pouvez opérer les coupes les plus efficaces. On pourrait même parler ici de chirurgie majeure. Et si cela est mis au service du spectateur, allez-y même carrément à la tronçonneuse.
La surcharge d’informations locales
Connaissiez-vous ce terme ? Moi non plus ; à vrai dire, je viens tout juste de le créer. Je veux ici faire allusion à la longueur excessive de certaines phrases. Sans pour autant prôner l’usage d’une langue dénaturée, force est de constater qu’un message est parfois beaucoup trop informatif.
Prenons l’exemple de la phrase suivante :
D’après une étude scientifique, 65 % des enfants qui habitent le nord de la Hollande et poursuivent actuellement leur dernière année d’école primaire occuperont, lorsqu’ils arriveront sur le marché du travail, des emplois encore inexistants aujourd’hui
Si un acteur de voix-off enregistre cette phrase, il y ajoutera probablement des pauses çà et là, de sorte que toutes les informations soient communiquées à l’esprit du spectateur d’une manière au moins vaguement compréhensible. Du reste, il est très probable que cette phrase sera également la première à figurer dans votre vidéo.
Dans ce cas, même si celle-ci ne dure que 45 secondes, le commentaire aura déjà débuté avec trois secondes de décalage pour le spectateur. Si vous vous étiez trouvé en face de cette personne, que lui auriez-vous dit ?
Saviez-vous que 65 % des élèves d’école primaire auront un emploi qui n’existe pas encore ?
Eh bien, écrivez-le !
S’agissant des informations complémentaires, elles ont leur place sur un site Web ou dans une brochure.
Résumons-nous
Le plus important, c’est le message. Et le fait d’attirer l’attention du spectateur qui, si tout se passe relativement bien, vous accordera une minute d’attention. La méthode à employer dépend entièrement de votre message et du public ciblé.
Si la quantité d’information n’entre toujours pas dans une vidéo d’une minute, pas d’inquiétude ; en effet, la majorité des scripts explicatifs qui parviennent à VoiceBooking font environ 1 minute 30.